samedi 28 juillet 2012

*Des géants du Web officialisent un groupe de pression à Washington...*

Ce sera, affirme le communiqué de presse (PDF), "la voix de l'économie numérique". Un consortium regroupant certaines des plus grandes entreprises de la Net-économie, dont FacebookGoogleeBay ou Amazon, va lancer en septembre un groupe de pression baptisé "The Internet Assocation", qui siègera à Washington.


"Internet doit avoir son mot à dire à Washington", affirme dans ce communiqué Michael Beckerman, qui dirigera l'Internet Association après son lancement en septembre. Ancien conseiller du député républicain Fred Upton, M. Beckerman a notamment travaillé au sein du comité de la Chambre des représentants couvrant les questions de commerce et d'énergie. 

 DÉPENSES EN FORTE HAUSSE
Les grandes entreprises du secteur ont pourtant déjà leur mot à dire à Washington. Les dépenses de lobbying des groupes du numérique explosent : Facebook a triplé le montant dépensé pour des actions de lobbying au dernier trimestre, dépensant près d'un million de dollars entre avril et juin. Et en 2011, Google frôlait les dix millions de dollars sur l'ensemble de l'année, une somme comparable à celle que dépensent des entreprises comme General Motors ouPhilip Morris.
Surtout, dans un contexte de crise économique qui a poussé beaucoup de grandes entreprises à réduire leurs dépenses de lobbying, celles du secteur des nouvelles technologies restent stables ou augmentent. Google a dépensé légèrement moins d'argent en lobbying au premier semestre, mais cela n'a pas empêché l'entreprise d'entrer cette année dans le top 10 des plus importants contributeurs.
ENJEUX LÉGISLATIFS
Si les entreprises du secteur des nouvelles technologies ont massivement investi dans leur communication à Washington, c'est notamment parce que le législateur américain s'intéresse de plus en plus aux domaines du numérique – vie privée, fiscalité... Plusieurs enquêtes parlementaires et judiciaires ont visé ces derniers mois Apple ou Google, et Amazon a multiplié les efforts de lobbying pour tenterd'obtenir des avantages fiscaux variés.
Ce n'est pas la première fois que les grandes entreprises du secteur s'allient pourfinancer une opération politique. En janvier, eBay, Facebook, Google ou encore LinkedIn avaient acheté une pleine page de publicité dans le New York Times, pour protester contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui visait notamment à augmenter la responsabilité légale des services en ligne. Le texte a finalement été repoussé à une date indéterminée après une mobilisation massive du grand public et d'organisation de défense des libertés individuelles.
En Europe, les géants du Web développent également leurs capacités de lobbying, dans un contexte où la France, notamment, souhaite obtenir une évolution des règles fiscales européennes pour imposer davantage les géants du numérique. En mai, Google a par exemple embauché Benoît Tabaka, l'ancien secrétaire général du Conseil national du numérique, tandis que Facebookcherche actuellement à recruter un "responsable des affaires publiques ".

Bien à vous,
@Morgane BRAVO

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